Sur le sens de l’existence

Dans la société moderne, de nombreuses personnes pensent que la vie humaine est le résultat d’une union aléatoire de deux cellules, celles de l’homme et de femme, qu’il s’ensuit le développement de l’organisme humain sous l’influence de l’environnement et que l’être détermine la conscience.

La plupart des êtres humains sont convaincus que tout ce qu’une personne peut accomplir dans la vie est le résultat de ses souhaits, de ses efforts et de circonstances heureuses. Il n’y a qu’une vie et elle est courte. A la fin il ne reste rien si ce n’est un corps détruit avec lequel pourrit la conscience. La vie est en quelque sorte un évènement ne se produisant qu’à une seule reprise, un ensemble de circonstances totalement aléatoires dans la sphère personnelle, sociale et économique. En outre le but de la vie se manifeste naturellement dans la recherche permanente du bien-être matériel et social.

Par conséquent, un sombre tableau se dresse devant nous: l’Homme moderne est pris au piège des idées reçues et devient victime de fausses valeurs acceptées par la culture contemporaine. Sa vie est remplie d’agitation guerrière, des petits conflits avec son entourage. Les émotions négatives que sont l’irritation, la peur, la jalousie et la frustration se succèdent une à une dans son esprit.

En outre, durant la période de crise économique et idéologique, l’homme remet de plus en plus en question la politique, le progrès et la civilisation.

Dans ce contexte, la perte de la foi se dessine peut-être comme le principal problème du siècle dernier. Mais nous ne pouvons pas croire aveuglément et sans réfléchir. La foi joue un rôle important dans la vie humaine et dans l’esprit de chacun, mais en elle se trouve un élément aveugle et téméraire. La foi ne peut pas être un substitut à la connaissance: elle lui prépare le terrain.

Manifestant un intérêt profond pour l’étude des différents niveaux de conscience et d’existence, je distingue une forme de connaissance spécifique: celle qui se trouve au-delà de la capacité de l’esprit ordinaire et qui procure la libération spirituelle et l’illumination. Gnose (du grec γνώσις), une connaissance ésotérique qui libère la conscience, proclame que le sens de la vie se trouve dans la connaissance de soi et dans le développement spirituel harmonieux et holistique. La foi voit alors le jour non pas sous forme d’une croyance aveugle, mais d’une réalité vivante, de l’intime conviction dans l’invisible, de la conviction profondément consciente que sous l’enveloppe extérieure des choses se cache quelque chose de véridique et de vivant.

Alors sous quelle forme le véridique se présente-t-il? Je le considère ainsi.

La vie dans l’Univers est un phénomène universel, la vie est présente partout puisque l’univers est infini. Étant la fusion du pouvoir et du savoir, la vie évolue dans des mondes infinis et sous un nombre infini des formes. Celles-ci ne cessent jamais d’exister mais passent d’un plan de vie à un autre. La propriété principale de la vie est l’évolution, et la mort n’est qu’une étape temporaire de la transition d’un plan à l’autre.

L’individu, en tant que partie de l’univers, est soumis à ces lois. Son corps n’est que la forme contenant l’esprit. Après la mort l’âme passe dans une autre forme pour la prochaine incarnation. La préoccupation excessive de la forme extérieure de l’âme éloigne l’homme de sa quête spirituelle. La forme doit être traitée de manière rationnelle, sans pour autant y sacrifier sa vie, en faisant d’elle un culte.

«Vivre dans l’illusion est dénué de sens, mais la voie de l’illumination est trop douloureuse: voici la tragédie de l’existence humaine.«

Je vois l’Homme comme un être instable, imparfait en constante évolution et soumis à un grand nombre d’influences. Ses tentatives de quête spirituelle à travers la pratique des vides rituels religieux, des visites de lieux saints et à travers l’assimilation de grandes quantités d’information sont vains. Le chemin de l’évolution spirituelle passe par la souffrance, des séparations, des difficultés, la lutte. Ceci pousse l’homme à l’analyse et la connaissance de lui-même, à la reconnaissance de ses traits négatifs et disgracieux. Par conséquent, la vie humaine n’est pas une chaîne d’accidentalités, mais une manifestation du lien de causalité entre les traits du monde intérieur de l’Homme et les situations de sa vie, celles qu’il crée lui-même : l’ensemble des expériences de la vie est la conséquence du niveau d’évolution de l’Homme, de ses capacités d’agir envers l’environnement et d’autres personnes. Si l’Homme apprend à se manifester plus harmonieusement envers le monde, dans sa vie il souffrira moins et vivra moins de séparation, de conflits, mais plus d’amour et de bonheur.

Par conséquent l’essence de la vie de l’Homme et le but de ses multiples venues dans ce monde sont l’évolution de la conscience, le développement des meilleures traits, l’évolution plus harmonieuse de sa personnalité.

Le cheminement spirituel est un processus interminable qui fait disparaître la peur de la mort. L’Homme développe une attitude sage à la vie lorsqu’il commence à profiter de chaque situation afin de prendre conscience des traits de sa propre personnalité, lors qu’il commence à considérer ses semblables comme des compagnons temporaires, plaisants ou non ou des enseignants lui donnant des leçons de vie.

Vivre dans l’illusion est dénué de sens, mais la voie de l’illumination est trop douloureuse: voici la tragédie de l’existence humaine. L’homme doit avoir le courage de sortir de sa zone de confort, de reconnaître que l’esprit est un vaste pouvoir magique et qu’il n’est jamais trop tard d’évoluer. Ni l’âge, ni notre passé ne sont importants. L’essentiel est de savoir que la perfection spirituelle donne le pouvoir sur le monde physique. Cette connaissance est en soi une récompense. De plus, un profond désir du cœur pousse l’Homme à sa quête, le cœur qui ne pourrait se satisfaire de rien d’autre.

Bonne chance dans votre quête!